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En deux mots, c'est quoi ?
C'est un mec... Qui a peut-être pas trop bien compris comment il s'est retrouvé avec ce nom de code, d'ailleurs. Il le doit à sa mémoire et au héros grec du même nom, mais ça on s'en fiche. Ce qui compte c'est qu'il a une mémoire d'éléphant et qu'on lui demande de s'en servir. L'ennui, c'est que le job est éprouvant pour les nerfs et que notre homme a parfois des envies de se la jouer pantoufle.
9 avril 2011

Arsène Lupin

Fiche-LectureAvant d'entrer dans le vif du sujet... Un message personnel à ceux qui, comme moi, ont apprécié assez l'oeuvre de Maurice Leblanc pour lire toutes les aventures d'Arsène Lupin.

Ca me turlupine... Si vous avez un avis, donc, je suis preneuse.

Pourquoi diable s'acharne-t-on à représenter Arsène Lupin en brun ténébreux (limite inquiétant) alors que Leblanc l'a décrit comme un blond lumineux (tendance gouailleur) ?

2011-004-09-a

Bon, d'accord, il n'est pas toujours téné-inquiétant, à l'état animé, mais regardez donc les illustrations de livres ! C'est pas innocent qu'on l'aie dessiné brun, j'vous l'dis, moi... Et en tous cas c'est absolument contraire à ce que Leblanc a écrit.

Car le gros-méga-truc, avec Lupin, c'est qu'il a la gueule du parfait honnête homme... Et en plus de ça (voir "l'évasion d'Arsène Lupin") il a un curriculum vitae du tonnerre. Avant de s'essayer au noble art de la cambriole le cher homme a été successivement illusionniste, étudiant en bactériologie et prof de judo. Entre autres...

Etonnez-vous, avec tout ça, si, par ordre chronologique, la toute première "apparition" du sieur Arsène Lupin se fait dans l'affaire du coffre-fort de Mme Imbert (ne pas confondre avec l'ordre de parution de ses aventures, dues à la façon de raconter de Maurice Leblanc, lequel comme Watson pour Holmes, mélange un peu les années, parfois, quoique beaucoup moins que lui, disons-le tout net). Au moment de cette affaire, le nom d'Arsène Lupin n'évoque absolument pas le roi de la cambriole. D'ailleurs, si on reconstitue la chronologie générale, Lupin a coutume de vivre sous le nom de sa mère, à cette date, quand au prénom "Arsène", d'où sort-il, ça c'est un mystère... Car il semble bien qu'il se nomme Raoul. Donc, un semi-pseudo de circonstance qui finalement lui restera...

Pour ceux qui n'auraient pas lu l'histoire : Arsène a monté un coup fumant (croit-il) pour s'emparer de quelques liasses dans le coffre d'un couple que tout le monde suppose riches à millions, quoique vivant de peu. Il se fait engager comme secrétaire. Mais... L'affaire tourne si mal que c'est lui qui se fait escroquer.                      Débuts piteux d'un gentleman-cambrioleur qui est tombé sur des gens moins élégants que lui... Tout ce qui brille n'est par or. Cette leçon valait bien un fromage, sans doute, aurait dit le renard de la fable...

Serie TV - Arsene Lupin (Fin) - Generique - HQ
envoyé par bebel49. - Court métrage, documentaire et bande annonce.

J'aurais bien mis un extrait de feuilleton mais... Je dois dire que c'est très dur de trouver quelque chose sur Arsène Lupin. Par contre, si vous voulez voir des épisodes, la page daylimotion de l'INA en héberge plusieurs. Le code HTML n'est pas disponible pour en coller un ici, et il n'y a pas non plus d'extraits ou de bande-annonces... Mais ils sont consultables.

Ci-dessous, un joli générique qui évoque bien cette époque où les voitures à cheval croisaient dans la rue les premières voitures automobiles... Petits détails qui sont d'ailleurs très employés par Leblanc dans certains des épisodes.

De nos jours, le détail de scénario de l'automobilité d'une voiture n'a plus aucune importance... Je dirais même (hélas) que c'est un point à revoir pour toute adaptation modernisante d'Arsène Lupin.

Car Lupin a bien vieilli, au fond... Même si on le voit d'abord comme "gentleman-cambrioleur" et si la notion de "gentleman" est un peu surranée.


GENERIQUE : ARSENE LUPIN JOUE ET PERD
envoyé par artemis181. - Les dernières bandes annonces en ligne.

Mézofait... En vertu de quoi est-il un gentleman, le cher homme ?

Déjà... Il n'est pas si gentleman que ça. Il n'hésite pas à humilier son adversaire (mais comme il s'agit invariablement du policier chargé de l'enquête ou bien d'un gros vilain méchant tout pourri qui arrive à se faire passer pour honnête, le lecteur le lui pardonne sans peine). Il a le chic pour se trouver empêtré dans des histoires de femmes à plusieurs aiguillages... Mais parvient toujours, on se demande comment, à s'en tirer sans que ces dames lui fassent des crises de jalousie (une exception à décompter, certes pas piquée des hannetons mais royale, il est vrai). Son passage dans un couple peut même (accrochez-vous à votre clavier) avoir pour effet de le ressouder. Logique, après tout... Le mari réalise que sa femme souffre de son inattention et fait en sorte qu'elle n'y remédie pas avec quelqu'un de plus stable que ce gars-là.

Car le moins qu'on puisse dire est qu'il n'est pas précisément un individu avec qui on peu avoir des rapports suivis. Il passe son temps à changer d'identité et de visage... Parfois par nececcessité, parfois par jeu. Car c'est un joueur, à sa façon. Il aime le combat rapproché... Et cela le conduit à faire équipe avec la police, voire même à devenir lui-même policier. Mais toujours avec une grande loyauté et une grande élégance dans les façons d'agir.

Bien plus que dans ses manières avec les femmes, c'est sans doute dans sa façon d'être voleur (et parfois justicier) qu'il est gentleman.

Avec les femmes... Dur de dire si "oui" ou "non". D'abord parce qu'il est peu élégant à lui de se vanter (parfois à grands éclats de rire) de ses bonnes fortunes, ensuite parce qu'il est encore moins élégant de sa part d'utiliser ses conquêtes pour parvenir à ses fins ou pour se protéger... Mais... Mais... Autre facette du personnage... Il est sensible au fait que la femme du début du XX° siècle soit une mineure sociale en état de vulnérabilité face aux hommes. Cela lui permet d'ailleurs quelques interventions au service de la demoiselle en détresse ou de la jolie veuve... Il est sensible au fait que la femme début XX° siècle soit également un être "d'intérieur", voué à la vie familiale et souvent à l'ennui. Aider une femme à se lancer dans une vie indépendante, même si c'est avec un métier marginal par lequel elle "déroge" de classe sociale, ne le dérange moralement pas le moins du monde.

Il faudrait peut-être nuancer, en fonction des dates de parution des épisodes, mais... Ca serait trop long !

Autre chose, encore... Pas très "gentleman" non plus, cette façon qu'il a de se laisser aller à des explosions tonitruantes de joie, ou à l'inverse à des crises de larme ou de rage. D'autant que ce sont des manifestations qui durent et s'accompagnent de petits "extras" tels quel des mimiques, des pas de danse, etc.

Certains ont dit de Lupin que c'était un anarchiste vivant comme un aristocrate... D'autres ont nié cette affirmation, partant du principe qu'il déteste être volé à son tour... Je ne vais pas m'engager dans ce débat-là.

Par contre, est-il un gentleman qui joue au titi parisien, ou bien un titi parisien qui joue au gentleman ? Hein ? Saprée question, ça... Si vous voulez mon avis, ce cher Arsène est un acteur dans l'âme... Un acteur qui s'est trouvé un rôle taillé bien à ses mesures et dont les représentations sont toujours des surprises.

2011-004-09-b

Tarataaaa...

Et pour finir, jje sors de ma manche un as que je n'avais pas prévu d'y trouver.

J'ai dégoté ça en cherchant des vieux trucs (vieux épisodes, vieux génériques, vieux machins, quoi!) tournant autour de ce cher vieux Lupin... Comme vous pouvez le constater, ça n'a rien que de très nouveau !

Un manga... Assez fidèle, semble-t-il, à "la comtesse de Cagliostro" (à situer avant l'affaire Imbert, d'un point de vue chronologique). Lupin s'y nomme Raoul d'Andrézy, ou tout au moins, s'y fait appeler ainsi.

Précision = Le nom de "Lupin" n'est pas bien clair dans les différents épisodes... Dans "l'affaire Imbert", il est dit que "ce nom a été inventé de toutes pièces", mais dans "la comtesse de Cagliostro", Maurice Leblanc a cru bon d'évoquer Théophraste Lupin, père de Raoul (alias Arsène).

J'ai la chance de disposer d'une édition comportant en annexe une "biographie" de Lupin... Un gros bravo à celui qui a effectué ce travail de romain, parce que décidément, se repérer dans les multiples changements d'identité de Lupin et ses demi-mensonges permanents, ça n'est pas une mince affaire.


Kaitô Kid l'Arsène Lupin des temps modernes
envoyé par kaito_kid_01412. - Futurs lauréats du Sundance.

Donc, ce manga... Ceci est une bande-annonce, j'en ai donc une idée très mince.

Il met à l'évidence en scène la comtesse de Cagliostro et Raoul d'Andrézy... Mais dans un univers qui n'a plus rien de 1900, et où le haut-de-forme porté par Lupin tient du costume de scène. Par contre, les caractères des personnages ont l'air intéressants.

En ce qui me concerne, si je devais mettre en scène Arsène Lupin "de nos jours", je ne crois pas que je lui garderais cette silhouette cape et haut-de-forme dont on le costume depuis si longtemps. Mais à l'évidence, ce manga a joué sur la symbolique de l'objet.

Donc, la cape... Lupin s'habille ainsi pour aller au spectacle ou à l'opéra, là où il repère ses proies... Qui, de nos jours, porterait encore un tel habit pour sortir le soir ? Personne... Sauf à Halloween ! Ouvrez un magazine de mode. C'est là que vous trouverez, n'en doutez pas, le costume que porte l'arrière-arrière-arrière-petit-fils de Théophraste Lupin quand il se rend sur les lieux où il exerce son art.

 

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