Histoire d'oeuf...
"Pauv' Coco" fait partie de la célèbre collection des albums du Père Castor. Plus exactement, c'est un "Petit Père Castor", c'est à dire un petit format (12 * 15 cm). Dépôt légal 2° trimestre 1948.
Le nom de l'auteur, Marie Colmont, et celui de l'illustrateur, André Pecq, ne sont pas indiqué sur la couverture, mais seulement sur la page de garde.
On est bien peu de choses, ma brave dame...
Les images sont réalisées au moyen de couleurs tranchées. Les techniques d'imprimerie ont eu très tard des exigences imparables. Pourtant elles sont fort belles, très poétiques... Celle avec les crapauds a des nuances merveilleuses.
Mais que raconte-t-il, ce petit livre ?
Hé bien... C'est l'histoire d'un oeuf.
Un oeuf comme tous les autres, pas tout à fait blanc. Légèrement teinté. Pas rond, ni ovale. Un peu pointu d'u côté et un peu rond de l'autre. Vous voyez le genre. On en croise dans toutes les boites à oeufs.
Sa vie commence sur une étagère sombre. Il y reste longtemps, très longtemps... Jusqu'au jour où quelqu'un, il ne sait pas qui, vient le prendre, avec d'autres objets, et le cache sous une feuille de rhubarbe dans un jardin. Quel changement ! Puis les enfants viennent chercher les oeufs de Pâques. Pov' Coco les entend courir, crier, rire, comparer leurs oeufs-surprise... Mais quand ils s'en vont, aucun d'entre eux n'a pensé à regarder sous la rhubarbe.
La nuit vient. Passe une couleuvre, qui essaye de gober l'oeuf oublié, mais manque de s'étrangler avec, et l'envoie bouler d'un coup de queue furieux. Il est trouvé ensuite par une belette, qui se casse les dents dessus et s'en débarrasse d'un coup de patte tout aussi rageur (Mais que fait donc la SPA?) . Voilà Pov'Coco au bord d'un étang, échoué contre les roseaux, et trouvé par un crapaud qui, tout joyeux, rameute tous ses copains pour faire une partie de rugby (Doit être beau à voir, le match!). Mais le ballon se révèle trop lourd, trop dur, et bien dangereux ! Pov' Coco est à nouveau seul et bien triste quand une cigogne passe, le prend dans son bec et... Le conduit à sa madame cigogne qui est en train de couver. Elle grogne, mais le couve avec les autres (soit dit en passant qu'elle est bien brave cette madame cigogne, d'adopter comme ça un oeuf inconnu que son mari lui rapporte d'on ne sait où...).
Mais Pov'Coco n'éclot pas. Il n'y arrive pas, et bientôt, le voilà jeté du clocher familial (soit dit en passant que madame cigogne, finalement, est pas si brave dame que ça et que c'est peut-être mieux que Pov'Coco n'aie pas éclot dans son nid...), d'où il rebondit sur le toit de la ferme d'à côté, puis sur un tas de fumier. Vient alors une petite fille. C'est l'orpheline qui tient lieu de servante à la ferme. Elle se pique toujours en reprisant les chaussettes, alors elle essuie bien Pov'Coco, et le glisse dans son ouvrage. C'est tellement plus facile pour faire des reprises ! Pov'Coco a enfin trouvé quelqu'un qui veut bien de lui.
Mais Pov'Coco avait un secret...
Il était rempli de bonbons !