Code Hays = Les origines

Pour bien faire, il faudrait commencer par les Frères Lumières et par Méliès, afin d'évoquer en détail les débuts de l'industrie du cinema, et comment petit à petit, le gentil poupon est devenu un ado turbulent... Mais ça n'est pas des tout-débuts du cinéma que je veux vous parler aujourd'hui, et si je suis remontée si haut, c'est déjà... Qu'il le fallait, étant donné que j'évoque couramment le Code Hays, sur les "fiche-cinema".

Nous sommes en 1919. L'industrie du cinéma américain est un univers jeune et bouillant. La prohibition TOTALE de l'alcool vient d'être étendue à TOUS les états des USA (cela durera jusqu'en 1933).

Heu.. J'hésite... J'ai l'impression de devoir vous décrire ce que tous les feuilletons sur le thème de la période de la Prohibition montrent très bien... Bref... devant l'agitation des fêtes clandestines, les acteurs aux fréquentations douteuses, les scandales, etc. les producteurs de cinéma s'inquiètent bientôt et s'associent pour créer la Motion Pictures Producers and Distributors Association. Nous sommes en 1922, et désormais, il sera obligatoire de disposer d'un certificat de moralité pour apparaitre à l'écran (mais oui, ma bonne dame!). Dans les films américains, du moins...

Fini le "sexe, drogue & revolver" à Hollywood !

Un certain Wiliam Hays (avocat de son état) est à la tête de la Motion Pictures Producers and Distributors Association. Ce pourrait être un détail, si ce bien brave homme n'avait déjà d'autres projets pour respactibiliser le cinéma.

En 1927, le Code Hays règlemente les sujets abordés par les réalisateurs, ainsi que la façon dont ils doivent les aborder.

Précisons que le cinéma américain ne souffrant d'aucune censure d'Etat, la MPDA, en agissant ainsi, protégeant, d'une certaine façon, la liberté d'action de l'industrie cinématographique...

Mais vous l'aurez deviné, je suppose, les producteurs et diffuseurs constituant l'association sus-nommée étaient plus proches des milieux de pouvoir que des milieux artistiques (et surtout des milieux artistiques à neurones volcaniques). Proches des milieux conservateurs, aussi. Ledit "Code Hays" était donc une autocensure tout ce qu'il y a de plus stricte.

Soyons justes : les réalisateurs américains ont très bien su tisser et broder de signes et de symboles pour dire sans le dire ce que le Code Hays interdisait de dire ou de montrer. En cela, on pourrait dire que ce fut une bonne chose.

1927 étant également l'année du cinéma parlant, ce n'est qu'en 1934 que le Code Hays prend sa forme définitive.

Et là, je vous dis

"à suivre!"