Liberté de parole...

Le testament d'Alfred Nobel, inventeur de la dynamite, a institué la fondation Nobel et les récompenses qu'elle est chargée d'attribuer, sans distinction de nationalité des lauréats (c'est précisé dans le testament de Nobel). L'une d'entre elles est le prix Nobel de la Paix.

Nobel, comme beaucoup d'inventeurs, avait sûrement cru au bien que son invention pourrait faire au Monde. Après tout, avant lui, on employait la terriblement instable et explosive nitro-glycérine, cause de nombreux accidents mortels. Mais ça n'est pas des étranges détours que prend parfois le destin que je veux parler.

Les "Nobel" ont parfois été refusés, parfois volontairement, parfois sous pression de l'Etat du lauréat. Celui de la Paix ne l'a été qu'une fois. Simplement... Par principe.

Cette année, avant que soit décerné le prix, il y a eu pression "contre". Logiquement, on peut s'attendre à une pression pour qu'il soit refusé...

Liu Xiaobo, donc, est le lauréat du Nobel de la Paix 2010.

Soit dit en passant... En annonçant que ce choix serait considéré comme "un geste inamical" (de la part de la Norvège parce que le jury de ce Nobel-là est norvégien), on peut se demander si le gouvernement chinois n'a pas renforcé ses chances au lieu de les amoindrir ? Oui, bon... C'est sûr, c'est jamais sympa pour un gouvernement d'avoir un opposant qui se prend le Nobel de la Paix. Plus désagréable, encore : quand ça se répète... En 1989 (année de Tienanmen), le lauréat avait été le Dalaï Lama.

Liu Xiaobo est condamné pour sa participation à la charte 08, réclamant plus de libertés (expression, opinion). Il est, justement, l'un des intellectuels qui avaient marqué cette triste époque.

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Quelques articles ici et là, ces derniers temps...

26-12-2008, Libération = "La pétition qui crispe Pékin"

La fameuse "Charte 08"

04-10-2010, Libération = "Pékin ne veut pas d'un prix Nobel de la paix chinois"

Citation = "A l’instar d’autres pays, la Chine estime que la liberté de parole n’est pas d’une grande utilité à celui qui meurt de faim. Mais pour perpétuer sa vision des choses dans une Chine où la disette a disparu, Pékin ne craint pas d’étendre la définition du «droit à la subsistance». Le nombre d’utilisateurs chinois d’Internet (384 millions) est, en outre, donné en exemple pour démontrer les progrès des «droits politiques et civiques» - sans que soit évoquée la censure draconienne."

06-10-2010, Rue89 = "Un dissident chinois, le Net, ou Eva Longoria ?"

08-10-2010, "Le Nobel de la Paix au dissent chinois emprisonné Liu Xiaobo"

Liberté de parole ou droit à la subsistance... Lequel est le plus important ? Evidemment, ça se discute...

Mais quelle est la limite de la "subsistance" ? Où commence le superflu dont on peut se passer ? Quand le souci de liberté d'opinion vient-il se former dans un esprit libéré de celui de survivre ?

03-0-6-2009 = La censure = "sous les pavés, des crabes"  blog "la Chine des blogs", sur le site "le Monde"

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