L'union du texte et de l'image
Mis à part quelques cas particulier comme certains hiéroglyphes (indiquant les propos du personnage ou ses actions en plus de son nom) et la Tapisserie de Bayeux (où toutes les étapes comportent un "intitulé-commentaire") la bande dessinée unissant texte et image semble être née dans le 2° quart du XIX° siècle.
Rodolphe Topffer, dessinateur suisse, a réalisé des gravures ayant vocation d'être éducatives autant que distrayante. Il se plaçait ainsi dans la lignée des auteurs de ces innombrables feuillets illustrés que les colporteurs d'autrfois distribuaient dans les campagnes comme dans les villes.
La nouveauté... C'est que les images sont plusieurs sur une même page et se succèdent, en intégrant pour chacune le texte du dialogue ou/et du commentaire. Jusque là, l'imagerie populaire était constituée de dessins isolés, parfois avec un commentaire, ou illustrant un texte (une chanson par exemple).
On est très loin du sytème de la BD "accadémique", avec les "bulles de paroles", les "nuages de pensée" et les encarts de "voix off"... Mais ce principe, qui a été employé dans les images de type "image d'Epinal", se retrouvera dans le système narratif de bandes dessinées telles que Bécassine (1905) ou Prince Valiant (1937).
Le phylactère, pourtant, est employé à cette date... Mais Topffer ne l'a pas incorporé à ses images.
Il faut dire que dessiner plusieurs images sur un même feuillet réduit déjà en soi l'espace et que le phylactère n'est pas la façon la plus évidente de disposer un texte facilement lisible.
Si vous préférez : employer un phylactère sur une page découpée en plusieurs image, c'est cumuler les difficultés.
Notez au passage que Topffer (plus haut) comme Gillray (ci-dessous) ont employé l'écritures manuscrite simple et non "style imprimerie". Hé oui... Ca n'est pas très joli d'écrire en caractères d'imprimerie, et en plus, il arrive que ça prenne plus de place, mais c'est plus lisible qu'une écriture "normale". Surtout quand c'est écrit petit.
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