La femme dans la BD avant 1960
Pendant très longtemps, on a traduit la place des femmes dans les BD du XX° siècle comme "minime. Celles des BD de la première moitié du XX°, surtout.
Cette place étant celle de soeur du héros, de mère du héros, d'épouse (rarement), de fiancée, d'infirmière, etc. De ce fait, son rôle se résumait, semblait-il, du moins, à rafistoler le héros après ses aventures pour qu'il puisse retourner en courir d'autres.
Vue très simpliste...
A quel moment s'est-elle imposée ?
Sans doute quand on a entrepris de décortiquer, voire de psychanaliser la bande dessinée.
Même qu'Eddy Mitchell, il en a fait une chanson...
Le problème étant que cette louable entreprise s'est effectuée dans un contexte où le féminisme était à l'honneur et où les "vieilles BD" à héros masculin et personnages secondaires féminins doux et peu actifs avaient des allures "beuuuurrrk".
Pourtant, cette place n'était pas si faible, pas si minime que ça.
La tradition qui attribue à la femme le rôle de "rafistoler" le héros, tant au mental qu'au physique est assez ancienne.... Et assez répandue. On la retrouve dans les romans médiévaux (qui à l'époque étaient une tendance rebelle contre la tradition représentée par l'Eglise) et en orient. Et ça n'est pas un rôle minime !
Le héros qui s'effondre retombe au niveau de l'humain. S'il ne le fait jamais, le lecteur ne peut pas s'attacher à lui. Mais s'il ne se relève pas, il ne peut pas reprendre son chemin. C'est ici qu'intervient le rôle de l'élément féminin dans les vieilles BD à l'ancienne...
Evidemment, y'a des irréductibles qui trouvent le moyen de ne jamais se faire le moindre petit bobo. Genre Astérix et Obélix. Mais ces deux-là, ils sont déjà de la génération "BD des années 60". Ou alors, des petits rigolos dont le scénariste, (allez comprendre?) réussit toujours à faire prendre des coups au comparse plutôt qu'au héros (pô juste!!!)