Une page s'envole ...
Les gens qu'on rencontre sont comme les page d'un livre.
J'ai appris hier la disparition d'une vieille dame qui avait, je crois, 17 ou 18 ans en 1936.
J'aurais mauvaise grâce à dire que sa mort est une chose triste. C'est naturel, normal.
C'est l'ordre des choses.
Rien de plus que l'ordre des choses...
Mais ça fait quand même bizarre...
D'abord parce que je l'aimais beaucoup, ensuite parce que cette dame avait beaucoup vécu.
Si le gens sont comme des pages...
Vraiment beaucoup... Sa vie aurait sûrement pu faire un livre passionnant et instructif, mais personne, jamais, n'a tenté de l'écrire. Allez donc savoir pourquoi tellement de biographies creuses sortent tous les ans en librairie, parfois même celles de gens encore jeunes ? Allez savoir pourquoi d'autres ne ressentent pas le besoin de se vendre au poids de la patte de mouche, mais donnent la chaleur de leur voix à ceux qui s'asseyent près d'eux ?
L'ordre des choses est qu'on s'en aille un jour. De préférence après avoir vécu.
Alors que dire de plus ?
Une page se tourne.
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Si nous pouvions tous être de telles pages...