Le fil à ressort du téléphone

Quand j'ai crayonné cette case-là, je me suis trouvée face à une situation terriblement statique. Déjà, on ne bouge pas beaucoup mais en plus en page n'est pas bien joyeuse.

C'est très ennuyeux, les situations trop statiques...

J'en ai profité, comme bien souvent, pour m'amuser un peu avec le gars qui a décroché le téléphone à la place de celui à qui le coup de fil est destiné. J'aurais pu m'en tenir là avec lui, mais comme j'avais besoin à nouveau d'un personnage secondaire plus loin, j'ai réutilisé le personnage.

Il est secondaire, certes, mais il a réçu comme n'importe qui un caractère et des caractéristiques.

Dans le cas présent, il est "le gars au téléphone".

En fait, il va falloir que je le retire, ce fil torsadé, je crois...
A cette date, il semble que peu de modèles en avaient un.

De nos jours, le téléphone est partout. Les abribus servent couramment de cabine téléphonique. Il m'arrive de me sentir indiscrète, dans le bus, quand mon voisin ou ma voisine se dispute au téléphone ou essaye d'arranger les détails de la meilleure façon d'aller chercher les gosses tout en trouvant le temps de faire les courses.

Mais il n'y a pas si longtemps encore, le téléphone, c'était un socle (qui fut longtemps assez lourd) auxquel un combiné micro-écouteur était relié par un fil torsadé. Pas de haut-parleur pour entendre mieux, mais un deuxième écouteur, qu'on pouvait mettre sur l'autre oreille, ou bien donner à une tierce personne pour lui faire écouter la conversation.

Da,s l'univers des 50-60 qui est celui de "NESTOR", le téléphone est fixe et sinon rare, du moins non-omniprésent (et de plus obtenu par les demoiselles du téléphone et non en composant seulement un numéro). C'est un élément de communication qui implique des attentes, des déplacements, bref, il facilite les communications mais le fait selon une "grille" de passage et non forcément comme on le voudrait au moment où on le voudrait.

Non, non, c'est pas pour ça que le type porte un gilet à carreaux.

Ca, c'était du point de vue scénaristique...

D'un point de vue scénographique, le téléphone présente une autre particularité très intéressante : une seule personne entend, toutes les autres restent dans l'ignorance, ou du moins le resteront aussi longtemps que tel sera le bon vouloir du metteur en scène.

Il est tout à fait possible de réduite la conversation filmée à la moitié d'elle-même. Quid de ce qui s'est dit au bout du fil ? On le saura peut-être plus tard... Ou bien on ne le saura pas...

J'ai trouvé cette page qui liste des scène éléphoniques au cinéma... Je vous la poste (cliquez ICI).

Et LA, vous aurez une histoire complète du téléphone...

Simone Signoret, dans "Les Diaboliques" (1954)... Attachée à son fil de téléphone.

Et la télécarte, elle-même, vestige d'un temps où pour téléphoner hors de chez soi, non seulement il ne suffisait plus d'avoir envie de s'enfermer dans une cabine parfois surchauffée par le soleil ou entourée de bruit, mais où disposer d'une pièce de monnaie n'était plus une condition suffisante !

La majorité des télécartes étaient 50 unités... On n'avait pas trop, ce ce temps-là (le tournant des anées 80-90!!!) le téléphone scotché à l'oreille. Trop immobilisant, sans doute ?